Lens a son Louvre, un rêve qui se concrétise
Il y eut beaucoup de surprise lorsqu’en 2004, Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, désigna Lens pour accueillir le deuxième Louvre ; on peut même avouer aujourd’hui qu’il y eut de nombreux sceptiques. Et pourtant on le sait aujourd’hui, « le pari » du Louvre-Lens a été gagné. Situé à peine une heure de paris par TGV, à moins de quarante minutes de Lille, on pourra bientôt dire « je vais passer un petit week-end à Lens… », qui l’eut cru ?
Construit à l’endroit même où se trouvait la fosse 9/9bis du bassin minier, classé récemment au patrimoine culturel de l’UNESCO, entouré par les corons des années 50, le splendide bâtiment, œuvre du cabinet japonais SANAA, s’intègre parfaitement parmi les bouleaux, pins et acacias du parc de vingt-deux hectares. Fait assez original pour être noté, ce nouveau musée, situé à proximité de l’autre phénomène lensois, le mythique stade Bollaert, témoin des exploits des « sang et or », est réalisé entièrement en rez-de-jardin.
L’architecte responsable du projet est meulanais. Les architectes, Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, voulaient ce bâtiment proche de la nature ;
ils y ont parfaitement réussi. Il faut aussi noter que la ville de Meulan est particulièrement concernée par cette réalisation : l’architecte responsable du projet n’est autre qu’un de ses enfants, Louis-Antoine Grégo ; il travaille depuis plusieurs années pour le bureau d’étude japonais.
Composé de cinq espaces très lumineux reliés entre eux, et fort de ses 28 000 m² de surface totale, le musée offre un espace d’exposition de 7 000 m². La grande galerie, longue de 120 m, baptisée en ce moment « Galerie du temps », compte à elle seule 3 000 m². Son accès, ainsi que celui du pavillon de verre, sera gratuit jusqu’à fin 2013. Elle est le cœur du nouveau musée et propose deux cent cinq œuvres magistrales. Elles vont permettre, en partant de la Mésopotamie, 3 500 ans avant J.C. à la « La liberté guidant le peuple » de Delacroix, au XIXème siècle, de suivre l’évolution de l’art d’une façon transversale. Les tableaux ou sculptures sont présentées dans leur contexte temporel et vont permettre aux visiteurs de mieux comprendre les influences mutuelles.
En ce qui concerne les expositions temporaires, la première est consacrée à la « Renaissance », elle donnera aux Lensois l’occasion d’admirer des chefs d’œuvres célèbres, de Léonard de Vinci à Bellini en passant par Dürer et Raphaël, une salle entière sera consacrée à François 1er, protecteur de Léonard de Vinci.
Autre innovation, les visiteurs pourront découvrir ce qu’on pourrait appeler les coulisses du musée ; à travers des parois vitrées, ils auront une vue sur les ateliers de restauration et les grandes réserves.
Cinq cent mille visiteurs attendus chaque année. Tout cela devrait transformer la vie économique de la région. La ville, qui ne compte actuellement guère plus de deux cents chambres, va bientôt voir s’installer des chaînes d’hôtel ; elles pourront accueillir les cinq cent mille visiteurs attendus chaque année, sans compter les maisons de brique rouge transformées en chambres d’hôtes. Le club de football local devra peut-être partager un peu de sa notoriété ; bien sûr tout le monde ne demande que ça, d’ailleurs le feu d’artifice tiré le soir de l’inauguration le fut …du stade Bollaert !