Les chiffres qui accompagnent notre foi
Vous aurez sans doute remarqué que, souvent dans la Bible, les chiffres tiennent une place non négligeable dans les évènements importants qui y sont relatés. Je me propose, au cours de quelques parutions, d’en relever certains afin d’expliquer le sens et le message qu’ils portent à notre méditation.
Dans mon propos il ne s’agit pas de faire une étude numérologique et encore moins kabbalistique mais simplement d’éclairer notre compréhension. S’il est communément admis de dire que le christianisme est la religion du livre, il serait plus juste de dire que celui-ci est la religion de la Parole car la Bible transmet la Parole de Dieu qui est créatrice, qui porte tout son Amour et son enseignement. En fait, la Bible n’est pas un livre mais une bibliothèque qui, pour les catholiques, renferme 73 livres répartis en deux tomes : l’Ancien et le Nouveau Testament, appelés aussi Ancienne Alliance et Nouvelle Alliance.
L’ancien testament compte 46 livres et le nouveau 27. Le livre le plus court est la 3ème lettre de saint Jean avec seulement 15 versets. Le plus long est celui des psaumes avec 150 poèmes de différentes longueurs. Le chapitre le plus court est le psaume 116 qui n’a que deux versets et le plus long est également un psaume, le 118, qui en compte 176. Pour la petite histoire, on se souviendra que le premier livre édité en occident sur une presse d’imprimerie fut une Bible, œuvre de Gutenberg en 1455.
Que contient la Bible ? C’est 75 % de récits, 15 % de poésies et 10 % de textes de doctrine (613 mitsvot ou règles dont 365 actions interdites et 248 devoirs). La Bible c’est, avant les chiffres, l’histoire d’un peuple dans sa relation avec Dieu qui se révèle à lui au fur et à mesure que ce peuple grandit et devient plus mature au fil du temps et de ses découvertes. Cette histoire a commencé entre quinze et dix-huit siècles avant Jésus Christ. Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre nous dit la Bible dans son premier verset du chapitre premier du premier livre « La Genèse ». On voit que Dieu a créé le monde et l’homme en six jours et après un tel travail, Il s’est reposé le septième jour en en faisant un jour saint. Aujourd’hui encore, l’humanité dans son ensemble, réserve au moins une journée par semaine au repos et libre à chacun de sanctifier le jour du Seigneur. Ainsi l’organisation de notre vie est-elle calquée sur l’emploi du temps de Dieu.
Nous venons de découvrir quelques chiffres, comment appréhender leur sens ?
Les érudits nous disent qu’ils peuvent avoir trois significations différentes. Ils portent un sens quantitatif, symbolique ou gématrique, c’est-à-dire une codification entre les lettres et les chiffres. Sans aller jusqu’à cette dernière méthode d’interprétation, voyons simplement ce que la tradition nous dit des chiffres en commençant par le 7. Le 7 représente la perfection, la plénitude, l’achèvement ; c’est pourquoi il est associé aux choses de Dieu.
On le retrouve dans les 7 paroles de Jésus en croix, les 7 dons de l’Esprit Saint, les 7 vertus théologales et cardinales, les premiers diacres ordonnés par les apôtres, les 7 sacrements de l’Eglise catholique, les 7 offices monastiques, les 7 basiliques de Rome. Par opposition, on retrouvera les 7 péchés capitaux !
Là où le chiffre 7 apparaît le plus souvent, c’est dans le livre de l’Apocalypse. Il y figure cinquante-quatre fois pour décrire symboliquement les réalités divines : les 7 Eglises d’Asie (Ap 2 et 3), les 7 esprits autour du trône de Dieu (Ap 4, 5), les 7 trompettes (Ap 11, 15), les 7 candélabres (Ap 1, 12), les 7 cornes et les 7 yeux de l’agneau (Ap 5, 6), les 7 tonnerres (Ap 10, 3), les 7 plaies (Ap 15), les 7 coupes déversées (Ap 16). Nous ne devons pas oublier la place de la Ménorah chez le peuple juif. Ce chandelier à 7 branches prescrit par Dieu (Ex 25, 31-40) est le plus vieux symbole du judaïsme, mais également le plus important, bien avant l’étoile de David, apparue plus tardivement. Elle symbolise la Sainte Présence de Dieu.
Avant de poursuivre la découverte d’autres chiffres lors d’une prochaine publication, nous pouvons méditer sur l’Amour de Dieu qui nous invite à pardonner 70 fois 7 fois.
Yves Corvisy
- A partir d’« Antisèches Cathos pour ceux qui ont séché le caté » Editions Mame