Les débuts de la photographie
Présente aujourd’hui dans tous les domaines : science, publicité, médias, souvenirs de vacances…, il est bien difficile d’imaginer un monde sans photo. Des expériences sont imaginées en France et en Angleterre dans la première moitié du XIXème siècle et lorsque Louis-Napoléon devient empereur des Français en 1852, la photographie est en train de faire sa propre révolution.
Du grec « phôs » (lumière) et « graphé » (dessin), la technologie qui a conduit à son invention combine deux sciences distinctes : l’optique avec la convergence des rayons lumineux pour former une image à l’intérieur d’une caméra et la chimie pour permettre à cette image d’être capturée et enregistrée en permanence sur un support photosensible (sensible à la lumière).
Premières expériences
Dès la Renaissance, les artistes utilisent une sorte de caméra appelée caméra obstrua qui leur permet de dessiner de manière très précise et dont le but est de placer un objet devant une boîte noire fermée, percée d’un petit trou. Par l’action de la lumière pénétrant dans ce trou, le reflet de l’objet se crée naturellement sous forme d’image inversée dans le fond de la boîte.
Vers 1800, l’anglais Thomas Wedgwood réussit à produire une image en négatif et en noir et blanc à l’intérieur d’une caméra obstrua et à la fixer sur du papier et du cuir blanc traités au nitrate d’argent, connu depuis le Moyen Age, pour s’obscurcir naturellement au contact de la lumière ; mais il ne peut conserver l’image définitivement.
Et puis …
En 1816, le Français Nicéphore Niepce réussit à capturer de petites images de caméra obstrua sur du papier traité au chlorure d’argent, un autre produit chimique sensible à la lumière ; mais il ne parvient pas non plus à préserver ses images. Persévérant, il invente en 1822 un procédé qu’il nomme « héliographie » (dessin du soleil). Grâce à ce procédé qu’il développera en 1827, il réussit à faire la première photographie qui puisse être conservée.
Puis Niepce s’associe avec Louis Daguerre pour améliorer le procédé d’héliographie à l’aide d’une résine plus sensible à la lumière et d’un meilleur traitement de l’image après exposition. A la mort de Niepce en 1833, Daguerre découvre une nouvelle technique en remplaçant le produit chimique photosensible de nitrate d’argent par de l’iodure d’argent. Il améliore aussi les délais d’exposition, qui étaient de plusieurs heures, lorsqu’il constate que l’image capturée en quelques minutes, encore visible, peut être révélée plus tard après des bains de vapeur de mercure. Daguerre vient d’inventer le développement des photos et c’est le 7 janvier 1839 qu’il présente cette découverte à l’Académie des Sciences.
Ce nouveau procédé appelé daguerréotype est un succès immédiat dû essentiellement au coût peu élevé. En quelques années, des studios de photographie se répandent dans le monde entier. Désormais, les classes moyennes peuvent commander des portraits, usage qui était réservé à une certaine élite quand seule la peinture permettait jusqu’alors de se faire représenter.
1835 : alors que Daguerre perfectionne son procédé, l’anglais William Fox Talbot produit une technique similaire en utilisant le papier comme support. Après avoir pris connaissance des découvertes du Français, Talbot applique la méthode du bain de vapeurs de mercure à ses photographies sur papier. Le négatif translucide qu’il obtient peut être utilisé plusieurs fois pour produire plusieurs copies positives. Ce processus d’impression négatif-positif, rendu publique en 1841, restera la base de la reproduction photographique jusqu’à l’invention de la photographie numérique.
L’intérêt et l’encouragement des gouvernants
Comme tous les monarques de l’époque, Napoléon III favorise le développement de cette industrie et l’utilise pour se rapprocher de ses compatriotes comme en témoignent les multitudes de clichés sur sa famille et les scènes de rues de l’époque. Il fait aussi venir des photographes durant la guerre de Crimée pour suivre les troupes françaises engagées contre la Russie. Le reportage photographique était né.