L’icône
Qui mieux qu’une iconographe pour nous parler de l’Icône. Nous avons fait appel à Rose-Marie, qui nous a apporté l’éclairage nécessaire(1).
Qu’est-ce qu’une icône ?
Tout d’abord il faut savoir que le terme « Icône » dérive d’un mot grec EIKON (image). Elle est une représentation de personnages saints dans la tradition chrétienne. L’icône possède un sens théologique profond qui la différencie de l’image pieuse. L’icône est complètement intégrée dans la catéchèse orthodoxe mais aussi dans celle des Eglises catholiques orientales qui ont préservé la tradition de l’icône ainsi que dans une partie de l’Église catholique occidentale. Mais en histoire de l’Art, ce nom icône désigne une peinture sur bois portative exécutée selon une technique spéciale. L’Orient byzantin est la patrie de l’icône et il a conservé des chefs d’œuvre artistiques dont la valeur spirituelle est immense.
L’icône est spécifiquement inspirée et sacrée
L’icône est beaucoup plus qu’une œuvre d’art car le fondement de l’icône est l’incarnation. L’ancien testament avait interdit de représenter Dieu en image car personne ne l’avait jamais vu. Or le fils de Dieu est venu sur terre, c’est un fait historique. La première et fondamentale icône est donc l’image du Christ. L’icône est spécifiquement inspirée et sacrée ; c’est un symbole qui renferme une présence dans lequel le temps, l’espace, le mouvement ne sont pas respectés selon une perspective naturelle. Elle renvoie à un message de foi à la « vision de l’invisible ». L’icône s’affirme indépendante et de l’artiste et du spectateur et suscite non pas l’émotion mais l’avènement du transcendant dont elle atteste la présence. L’artiste s’efface derrière la tradition qui parle. L’œuvre d’art devient le lieu théophanique(2) devant lequel il n’est plus possible de rester un simple spectateur. L’homme se prosterne dans l’acte d’adoration et de prières. Elle doit nous conduire avec l’aide de l’esprit Saint à la vérité divine tout entière.
Rose-Marie souligne combien l’iconographie est un chemin de foi sur lequel il faut avancer avec beaucoup d’humilité. Concrètement, l’iconographe entre en prière en s’effaçant pour se mettre au service de Dieu. Rose-Marie nous indique également que l’icône lui apporte beaucoup de paix et renforce sa foi.
Propos recueillis par Yves Maretheu
(1) Nous aborderons les aspects techniques de la réalisation d’une icône dans une prochaine parution.
(2) Une théophanie est une manifestation de Dieu. Ce concept relève surtout de la liturgie et de la théologie chrétiennes.