Louis ABECASSIS
Compte tenu du thème de notre numéro de décembre : « rencontre et partage », nous avons sollicité Louis Abécassis, bien connu des Juzièrois et bien au-delà, pour ses engagements multiples au service des enfants, jeunes, adultes et seniors, afin qu’il puisse nous faire partager son expérience et proposer ses services.
Tout d’abord un grand merci, Louis Abécassis, d’avoir accepté cette rencontre pour les Echos de Meulan.
Suite à votre demande, j’accepte volontiers de partager mon expérience de plus de trente ans d’activités bénévoles dans diverses associations du secteur, mais surtout de proposer mes services auprès de tous ceux qui voudraient donner un peu de leur temps pour les autres.
Si vous le voulez bien, commençons tout d’abord par vous présenter.
Je suis marié et père de quatre enfants ; j’ai arrêté mon activité professionnelle d’ingénieur à EADS en 1999. Je réside à Juziers depuis de nombreuses années. J’ai toujours eu, en plus de mon métier, de multiples activités bénévoles. Il m’a donc été facile, au moment de la retraite, de poursuivre ces engagements.
Vos activités bénévoles ont-elles toujours été les mêmes ?
Non, elles ont été très diverses mais toujours orientées vers les personnes en difficulté.
Quels sont ou ont été vos différents types d’engagements ?
Actuellement, je suis responsable de « Solidarité Aérospatiale », créée en 1995 par un groupe de salariés de l’Aérospatiale Les Mureaux, pour susciter des engagements auprès des chômeurs et des familles en difficulté. Près de deux cents salariés d’EADS ont proposé, à ce jour, leurs services. Ainsi une vingtaine de jeunes, ingénieurs pour la plupart, font actuellement du soutien scolaire aux Mureaux et certains regagnent leur domicile parisien en prenant le train après 20 h. D’autres interviennent ou sont intervenus au foyer d’enfants de la DASS de Jambville ou au foyer de sans-abris de Thun. Pour les bénévoles qui veulent agir près de leur domicile parisien, j’essaie, en m’appuyant sur un réseau d’associations caritatives, de leur trouver un engagement sur place. Par exemple, participer aux rondes de nuit ou servir, dans la rue, la soupe aux plus démunis.
Je milite dans l’association « Eveil enfance » du quartier de la Vigne Blanche aux Mureaux. Celle-ci existe depuis plus de dix ans et aide les jeunes enfants de quatre à six ans à se préparer au CP, afin d’éviter l’échec scolaire. Actuellement, trente-deux enfants sont pris en charge, après l’école, pour un éveil par le jeu. Les enfants sont encadrés par deux éducatrices spécialisées, assistées de bénévoles.
En 1997, j’ai fondé l’association « Solidarité Emploi Juziers » que vous avez évoquée dans votre numéro de novembre avec l’interview de Alain Moquet, son président actuel. Je suis membre du conseil de surveillance du Relais de Thun, géré par la Croix-Rouge en partenariat avec le Secours catholique. Comme beaucoup le savent, ce centre accueille plus d’une vingtaine d’hommes « sans abri » et les accompagne dans leur réinsertion. Le foyer fait appel à des hommes bénévoles pour dîner avec les accueillis et y passer une nuit de temps en temps.
Récemment, j’ai pu mettre en place sur les Mureaux, une équipe de visite aux personnes âgées isolées. A la suite d’une réunion d’information du Secours catholique, une donatrice a exprimé ce besoin. Une convention a été signée avec la mairie des Mureaux pour la mise en place officielle de ce groupe, avec environ une heure de visite par semaine et par personne isolée.
Ancien responsable au Secours catholique d’une dizaine d’équipes de l’arrondissement de Mantes, j’ai travaillé avec de nombreux partenaires comme les assistantes sociales et d’autres associations caritatives. Je me suis spécialisé dans l’aide au surendettement, pour des couples acculés à vendre leur maison.
Pouvez-vous préciser cette action d’aide au surendettement ?
J’ai traité sept situations de surendettement en vingt ans. Certains dossiers peuvent prendre entre trois et cinq ans. Il faut beaucoup de ténacité et de patience. J’ai un dossier qui fait environ soixante centimètres de haut et qui comporte près de cinq cents lettres adressées aux différents créanciers. Beaucoup de cas désespérés ont pu être solutionnés grâce à la notoriété du Secours catholique qui ouvre toutes les portes. Parfois j’ai entrepris des actions que je n’aurais jamais osé faire pour défendre mes propres intérêts.
En tout début d’entretien, vous nous avez dit que vous proposiez vos services pour faciliter et suggérer un engagement à toute personne qui dispose d’un peu de temps pour les autres.
Oui, c’est vrai, j’ai pris conscience de l’immensité et de la diversité des besoins au niveau bénévolat mais aussi de l’attente de certains d’être appelés à s’engager dans une action, comme ces jeunes salariés d’EADS. Mon expérience m’a permis de découvrir qu’il était possible de proposer un engagement adapté à la personnalité de chacun. C’est ainsi que je peux susciter de nouvelles vocations. Je me vois plutôt comme un initiateur et un facilitateur d’engagements.
En fait vous êtes en quelque sorte « le pôle emploi » du bénévolat ?
Si vous le voulez, car je suis à la disposition de toute personne qui voudrait consacrer un peu de temps aux autres. Il suffit de me contacter par téléphone au 01 34 75 62 51. Je rechercherai avec elle ce qui lui convient le mieux. Bien sûr, l’enrichissement de ce type d’engagement se situe dans la rencontre et le partage et c’est très gratifiant car cela va parfois bien au-delà d’une simple aide ponctuelle.
Vous avez des exemples d’engagements ?
Je pourrais en citer des dizaines mais pour ce qui concerne les plus significatifs vous avez, en particulier, le soutien scolaire qui débouche assez souvent sur une relation de confiance et d’échanges sur des sujets passionnants comme la moto ou le foot. Le bénévole se rend au domicile de l’enfant.
Cela permet d’étendre ce soutien à une mise en place de règles, par exemple, couper la télévision et dans la mesure du possible, ne pas se laisser distraire par le frère ou la sœur pendant les devoirs, etc.
Il y a d’autres engagements comme l’accueil d’un enfant déshérité, pendant les vacances. Cela peut conduire à une amitié soutenue entre deux enfants. L’enregistrement de livres pour des non-voyants, la préparation d’un concours administratif, l’apprentissage du code de la route, le transport d’une maman seule avec un enfant pour faire les courses, etc.. sont quelques aperçus. On peut citer la proposition exceptionnelle d’un juge qui a confié la tutelle de deux jeunes adolescents au bénévole qui aidait la famille, suite au décès accidentel des deux parents.
Pour rester dans cette vision « pôle emploi » pouvez-vous nous indiquer pour conclure, le type de bénévolat le plus recherché en ce moment ?
Oui, les besoins sont nombreux et divers, en particulier dans les domaines suivants : le soutien scolaire, l’alphabétisation de jeunes mamans d’origine étrangère, l’éveil de jeunes enfants par le jeu, la visite de personnes âgées isolées, l’accueil des familles lors des visites de leur enfant a l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Porche-ville, des hommes volontaires pour une écoute et présence d’une soirée et d’une nuit, une fois par mois, au foyer SDF de Thun, un bénévole pour aider ces SDF à utiliser un PC et, bien sûr, tous les engagements possibles dans les associations caritatives de la région.
Il est important de souligner, que l’on peut être aussi bénévole chez soi, le soir ou le week-end, en aidant à la recherche d’emploi sur internet, en travaillant sur des dossiers d’accompagnement, en engageant, de façon anonyme, une correspondance avec des prisonniers, etc.
Il faut, bien sûr, avoir le désir d’être utile aux autres, mais surtout s’appuyer sur un cadre associatif qui apporte l’expérience et le soutien.
Un grand merci Louis Abécassis pour votre disponibilité et pour vos engagements. Nous avons bien noté que toute personne souhaitant s’engager dans l’une ou l’autre des actions de soutien auprès des enfants, des jeunes, des familles en difficulté ou des seniors isolés, peut vous contacter au 01 34 75 62 51 ; vous vous ferez un plaisir de lui trouver « l’emploi » qui lui convient, grâce à votre expérience et au réseau de connaissances que vous vous êtes tissé au fil des années.
(Propos recueillis par Yves Maretheu)