MARIE-HÉLÈNE MAHÉ, ancienne meulanaise, adepte de la bonne cuisine et finaliste de l’émission télévisée « Masterchef »
Pour ce numéro spécial « gastronomie », nous ne pouvions faire moins que rencontrer un (ou une) spécialiste de la bonne cuisine, nous avons fait mieux et vous proposons de faire un bout de chemin en compagnie de Marie-Hélène Mahé, finaliste de l’édition 2013 du fameux concours « Masterchef » …
Bonjour Marie-Hélène, merci d’accorder un peu de votre temps à notre journal, expliquez-nous, comment êtes-vous arrivée finaliste de cette émission suivie par plus de quatre millions de spectateurs ?
Je dois dire que c’est un peu, et même beaucoup, le fruit du hasard. Commençons par le début. Comme beaucoup de petites filles, dans mon enfance, j’adorais déjà regarder ma grand-mère et ma maman faire la cuisine. Elles y passaient beaucoup de temps et concoctaient de bons petits plats qui, s’ils n’étaient pas sophistiqués, étaient toujours préparés avec des produits frais. Bien sûr, j’ai rapidement voulu les aider et participer à ce qui m’apparaissait merveilleux, et, en compagnie de mon grand frère, je me suis lancée d’abord dans la fabrication de choses assez simples, les sablés, les biscuits, puis des gâteaux un peu plus élaborés. Ensuite, étudiante, j’ai déniché, pour arrondir mes fins de mois, un emploi de vendeuse dans …une boulangerie-pâtisserie. C’est un peu là que s’est parfaite mon éducation dans ce domaine et que j’ai vraiment exprimé mon penchant pour les bonnes choses.
Est-ce que ça veut dire que vous privilégiez la pâtisserie ?
Non, pas du tout, je préfère même plutôt le salé, mais je crois que la préparation des desserts me convient mieux ; cela nécessite de la rigueur, il faut être assez strict, peser, mesurer, doser, compter le temps, des choses que certains grands cuisiniers n’aiment pas trop faire et puis on peut aussi laisser parler sa créativité car la décoration prend une grande place, peut-être plus qu’en cuisine. Enfin, le gâteau est vraiment synonyme de fête : mariage, anniversaire, réunions de famille, le dessert est souvent le clou du spectacle, c’est en quelque sorte le feu d’artifice qui conclut la fête !
Revenons à ce « Masterchef », nous vous avons quitté en fac, dans une boulangerie, racontez-nous la suite ?
Effectivement, après des études de lettres modernes à l’université de Saint Quentin en Yvelines, je me suis inscrite à une école de radio, « Studio école de France » à Issy-les-Moulineaux. C’est un établissement qui forme à tous les métiers de la radio ; pour ma part j’ai opté pour le journalisme, une profession qui m’attirait particulièrement. Après un stage à Europe 2, c’est à Agen et toujours pour cette même radio, que j’ai obtenu mon premier contrat, c’était en 2006, mais j’avais envie de me rapprocher de Paris…J’ai donc pu être mutée à Europe 2 à Amiens (maintenant Virgin radio). J’ai travaillé pour cette radio pendant six ans. Je n’avais pas perdu mon amour des bonnes choses bien faites et des bons produits et aimais préparer de bons petits plats à mes amis. Aussi, lorsque j’ai entendu parler d’une sélection pour l’émission « Masterchef », je m’y suis inscrite ; c’était en 2013. J’ai eu la chance d’être choisie. Vous vous rendez compte, nous n’avons été que dix-huit élus parmi des milliers de candidats, c’est quand même une grande chance, non ?
Justement, parlez-nous un peu de cette émission, comment les candidats sont-ils choisis ?
C’est vraiment compliqué d’expliquer pourquoi on préfère untel à tel autre, mais je pense que le fait d’être à l’aise devant un micro ou une caméra. Mon expérience de radio, le fait de ne pas avoir de problème de communication et un minimum d’assurance (il n’en faut pas trop non plus) m’ont aidée. Il faut savoir que la chaîne organisatrice recherche des personnalités différentes, il faut en quelque sorte que chaque téléspectateur puisse s’identifier à l’une d’elles ; c’est un paramètre qui compte beaucoup également.
Cette émission a dû exiger de votre part un grand investissement ?
Ah oui, on peut le dire ! Entre le casting de mars à avril, le tournage pendant les vacances d’été, chaque émission nécessite une semaine de tournage, et la diffusion en fin d’année, ça représente presque neuf mois de travail intense. En plus, au moment du passage des émissions en fin d’année, la radio France Bleue Picardie me soutenait activement. Je leur accordais pratiquement une interview par semaine et certaines personnes me reconnaissaient dans les rues d’Amiens, ça me faisait tout drôle…
En contrepartie, j’ai eu la chance de réaliser des choses bien agréables que je n’aurais sans doute pas pu réaliser autrement ; j’ai quand même eu l’occasion de voyager, de cuisiner sur une plage en Guadeloupe et dans un temple à Bangkok en Thaïlande, de préparer un plat pour Garou. J’ai aussi pu suivre des cours chez Lenôtre, autant de souvenirs que je ne suis pas prête d’oublier.
Et alors, comment se passe l’après « Masterchef » ?
C’est vrai que ça fait drôle, d’abord parce que j’ai dépensé beaucoup d’énergie pendant les émissions ; il y a beaucoup de pression, une très grande tension, on ne sait pas comment va se passer l’émission, c’est une compétition dont nous ne savions rien à l’avance ! On pourrait aussi prendre facilement la grosse tête. A la suite du concours, surtout après la finale, j’ai été sollicitée avec d’autres candidats pour participer à des shows culinaires ; certaines fois, j’ai même dédicacé des photos ; on est aussi invité à certaines émissions, bref c’est un moment pendant lequel il faut savoir garder la tête froide ; là encore mon expérience des médias m’a été très utile. J’ai aussi la chance d’avoir toujours eu beaucoup de projets ; il faut maintenant trouver les bonnes personnes pour les concrétiser. Le fait d’avoir été finaliste d’une émission très médiatisée ouvre des portes bien sûr, mais il reste que rien n’est vraiment facile.
Je travaille dans l’évènementiel, aussi bien pour des particuliers que pour des sociétés. J’ai aussi la chance d’avoir une chronique chaque jeudi matin à 8 h 20 sur la radio RFM, j’y présente un produit de saison auquel j’associe une recette : j’ai de bons retours sur cette émission.
D’autre part, en partenariat avec « Streamcook TV », je présente des vidéo-recettes en direct. C’est un concept assez original ; au cours de la démonstration, les internautes peuvent interagir avec la personne qui cuisine ; c’est fait sans trucage en « live ». Je suis aussi la « chef » marraine de « Homechefhome », une façon originale d’avoir un chef cuisinier à la maison. Là encore, l’idée est neuve, contrairement aux autres sociétés proposant ce service, c’est le client qui fait ses courses, qui achète et choisi ses produits, le « Chef » ne fait que (c’est déjà beaucoup) les préparer.
Dans tout ce que vous entreprenez, on trouve toujours la cuisine, c’est vraiment le point commun.
Bien sûr, et mon rêve serait vraiment de pouvoir marier cette passion pour la cuisine avec celle du journalisme, j’ai tant de plaisirs à associer les deux. Depuis les préparations avec ma maman et ma grand-mère et à travers tout ce que j’ai pu faire par la suite, la cuisine représente la joie, la convivialité, le bonheur de partager et de faire plaisir aux gens que l’on reçoit, pour moi, la cuisine est vraiment un langage…
Et l’avenir, comment le voyez-vous ?
Vous avez dû le comprendre à travers notre entretien, je ne l’envisage pas sans la cuisine. Je m’investis dans plusieurs projets en espérant que, comme une bonne mayonnaise, à un moment, la « sauce prenne ». J’aimerais aussi parler de la cuisine d’une façon un peu différente, en rattachant par exemple un légume à son histoire, en apportant quelques anecdotes autour de sa culture, de sa découverte, de la façon dont il a été intégré dans notre cuisine…
Merci beaucoup Marie-Hélène pour ces paroles douces, joie, partage, convivialité, des mots qu’il fait bon entendre et qui vont tellement bien avec votre personnalité. Le comité de rédaction vous remercie encore et vous souhaite plein de bonnes choses pour le futur…
(Propos recueillis par Jannick Denouël)