Où est le dieu de la paix quand on voit la guerre ?
Depuis plusieurs semaines, nos esprits sont troublés par les évènements qui se déroulent en Ukraine. Nous sommes bouleversés en voyant les victimes qui s’accumulent, en constatant que les populations subissent des souffrances dans leur chair, leur esprit, leurs biens. La guerre ne fait pas de distinguo ; elle affecte les petits et les grands, les riches et les pauvres, la guerre est aveugle. Même si certains motifs peuvent justifier un conflit, une guerre n’est jamais juste car elle fait souffrir toutes les parties en présence, surtout les innocents.
Alors de par le monde, des prières montent jusqu’au ciel pour demander à Dieu la fin de ce conflit et le retour à une vie apaisée. Dieu ne semble pas pressé de réagir et pourtant…
Je vous propose une petite méditation à partir d’un texte du Père Le Du :
« Jamais plus je ne calmerai la tempête comme autrefois ! Mais je la calmerai cependant lorsque techniquement vous aurez construit des bateaux capables de tenir la marée ou créé des offices météo capables de prévoir les typhons.
Jamais plus je ne nourrirai les foules au désert comme autrefois ! Mais je le ferai encore quand vous aurez réussi à opérer une meilleure mise en valeur des sols et une meilleure répartition des richesses.
Ne me demandez pas de faire seul ce que désormais nous ferons ensemble, ne regardez pas en arrière sinon pour vous assurer que je suis toujours avec vous en avant.
N’allez surtout pas croire que je ferai seul ce que vous n’avez pas su faire par vous-même car vous avez besoin de ce que vous n’avez pas encore su faire pour vous pousser en avant.
Et si vous souffrez, ne croyez pas que je me désintéresse de vous, votre souffrance est la mienne, ma Passion vous l’a prouvé.
Je préfère encore vous voir souffrir pour grandir qu’enlisés dans la sécurité, en voie d’hibernation et d’atrophie car je ne me plais que lorsque l’homme est ; c’est là ma gloire… et j’y tiens ! »
Nous pourrions résumer ce petit texte par ces deux phrases :
« Aide-toi et le ciel t’aidera » et « tout est de moi, tout est de Dieu ».
Pour que l’homme grandisse, il fallait que Dieu s’efface pour nous permettre de prendre notre essor. C’est l’Ascension après la Résurrection qui nous permet de recevoir son Esprit Saint à la Pentecôte.
Par son Esprit, Dieu est présent au cœur de nos vies. Lorsque l’amour nous guide et conduit nos gestes, Dieu agit et nous accompagne. Il nous appartient d’œuvrer, chacun, à la hauteur de nos capacités et de nos moyens. Ne nous trompons pas ; si nous voulons la paix, il faut d’abord la bâtir là où nous vivons. Si nous ne sommes pas des artisans de paix pourquoi voudrait-on la paix chez les autres ?
Si nous ne sommes pas partie prenante dans les conflits, nous pouvons concourir au retour de la paix en nous efforçant d’alléger les souffrances à travers les actions des organisations caritatives et en priant notre Dieu d’ouvrir nos cœurs à l’action de son Amour y compris chez nos ennemis.
La paix ne veut pas dire la revanche sur l’autre mais la plénitude du bonheur pour tous. N’oublions pas le Christ qui, au plus fort de sa souffrance sur la croix, priait : « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »