Philippe MONTAGNE et Rémi FEREY, présidents des clubs de football de Mézy et d’Hardricourt.
Quand on parle football aujourd’hui, on pense tout de suite aux clubs prestigieux et aux sommes astronomiques qu’ils manipulent ou à ces joueurs vedettes bourrés de caprices, eh bien ! Nous vous invitons à rencontrer deux dirigeants qui vouent une grande partie de leurs loisirs à leur passion et pour qui ce sport rime encore avec plaisir de jouer et respect ; voilà qui va peut-être vous faire changer d’avis à propos des « footeux ».
Bonjour messieurs Montagne et Férey, merci de recevoir les Echos. Avant tout et pour clarifier, les clubs de Mézy et d’Hardricourt sont regroupés en « Entente », pouvez-vous nous expliquer à quoi correspond cette entité et comment elle fonctionne ?
PM : Effectivement, au départ nos deux clubs l’US Mézy et l’US Hardricourt étaient distincts. Il y a plus d’une dizaine d’années, nous avons décidé de les rassembler pour former « l’Entente Mézy-Hardricourt ». C’est cette entité qui est maintenant reconnue par la fédération française de football et par toutes les instances administratives. Cela nous permet de mettre en commun nos installations sportives et surtout nos éducateurs, mais nous avons deux bureaux, deux budgets, deux présidents, etc.
RF : Les inscriptions sont communes à l’Entente et nous avons des équipes dans toutes les tranches d’âge, de 6 à 19 ans pour les jeunes, puis deux équipes seniors.
Combien avez-vous de licenciés ? Quelle est la place des jeunes dans le club ?
PM : Nous avons actuellement deux cent vingt joueurs inscrits à l’entente, soit une trentaine par tranches d’âge, ce qui permet de former des équipes qui vont participer à toutes les catégories de compétitions. En ce qui concerne les jeunes, c’est une de nos priorités. Nous les accueillons à partir de 6 ans. Jusqu’à 13 ans, ils sont trop jeunes pour participer à des compétitions mais des « plateaux », sorte de rencontres amicales, sont organisés une quinzaine de fois dans l’année avec les clubs environnants. Ils ont là l’occasion de vraiment « jouer au foot » comme ils en ont envie.
RF : Ces rencontres conviviales nous permettent aussi de mettre très tôt en application l’apprentissage de valeurs telles que le respect des adversaires, des arbitres, des dirigeants et des locaux, ainsi que le plaisir de jouer ; ces deux valeurs nous tiennent particulièrement à cœur, elles sont la marque de l’Entente.
A partir de quel âge les enfants commencent-ils la compétition ?
PM : Ils sont engagés dans un championnat à partir de 14 ans et là il y a un match pratiquement chaque week-end, du samedi après-midi au dimanche soir. Nos équipes jeunes sont particulièrement bien placées, en tête de leur poule pour les moins de 17 ans et pour les moins de 19 ans. Pour les moins de 15 ans, l’apprentissage est un peu plus difficile, ils sont pour le moment 8ème, mais devraient se maintenir.
RF : Ces bons résultats sont une satisfaction, c’est vrai, mais ce n’est pas la seule, le fait que nos équipes soient chaque année récompensées par une place d’honneur au challenge de fair-play du district en est une autre au moins aussi importante. Une autre chose qui fait aussi notre bonheur est l’ambiance qui règne au sein de l’Entente. Beaucoup des joueurs qui évoluent actuellement en équipes seniors sont passés par les équipes de jeunes, certains sont au club depuis vingt ans, preuve du plaisir qu’ils éprouvent à s’y retrouver. C’est aussi pour cette raison que nous voulons avoir une équipe première au plus haut niveau, c’est essentiel ! Sinon ? C’est très simple, les jeunes qui ont envie de progresser vont aller dans les meilleurs clubs de la région et nous risquons fort de les perdre. Nous avons donc la chance d’avoir une équipe de « copains », ça se voit sur le terrain ; d’ailleurs les joueurs n’ont pas de prime de match, s’ils restent au club c’est vraiment qu’ils s’y sentent à l’aise.
Parlons un peu de vos installations, elles semblent au « top » non ?
RF : Effectivement, nous avons la chance d’avoir deux terrains, un à Mézy et un à Hardricourt, pratiquement côte à côte, ce qui facilite beaucoup notre collaboration. En plus tous les deux sont de très bonne qualité et l’un d’eux (Hardricourt), synthétique, permet une utilisation quasi permanente. C’est un investissement lourd, mais qui va être rapidement amorti : peu d’entretien, pas de pelouse à refaire, utilisation maximum.
PM : Sur ce point, nous devons rendre hommage à nos deux municipalités : elles nous apportent leur soutien inconditionnel depuis le début et nous entretenons avec elles des rapports chaleureux, il faut le souligner. N’oublions pas non plus les parents qui assurent régulièrement le transport de nos petits champions lors des déplacements.
Sur le plan financier, à part les subventions municipales, comment équilibrez-vous votre budget ?
RF : Nous avons la chance d’avoir en plus d’un sponsor important, l’hypermarché Casino qui nous aide depuis longtemps, une pléiade de petites entreprises locales qui nous soutiennent, c’est indispensable.
PM : Nous vendons aussi des articles liés au club comme des calendriers, ça nous permet de compléter ces sponsors. C’est vital, car nous essayons de pratiquer des tarifs d’inscription accessibles à tous et avons à cœur de fournir à nos licenciés des équipements communs de façon à ce que tous aient le même sac, le même coupe-vent ou les mêmes chaussettes. Pour cela nous demandons une caution en début d’année, caution remboursée en fin de saison si le matériel est restitué en bon état.
Et pour les entraînements, comment pratiquez-vous ?
PM : Chaque groupe de jeunes, les U7, U9, U11, U13, U15, U17, U19 (les nombres correspondent à l’âge, sachant que les jeunes restent deux ans dans la même catégorie), est entrainé par des joueurs ou anciens joueurs souvent issus des équipes seniors ; ils sont, au minimum, deux attachés à chaque groupe. Ces éducateurs ont été, pour la plupart, formés au cours de stages ou de séminaires organisés par le district ou la fédération. Cela leur demande quelques sacrifices car ce sont encore des week-ends volés à la famille, mais ils le font volontiers pour le club.
RF : Nous avons aussi en charge de former des arbitres, au moins deux pour notre niveau. En ce qui nous concerne, nous en avons quatre, nombre exigé pour évoluer en division « excellence ».
Qu’est-ce que signifie ce niveau « excellence » ?
RF : Il s’agit des minimas requis pour évoluer en division excellence, c’est-à-dire le plus haut niveau départemental : terrain homologué en catégorie 5, 1 entraîneur diplômé niveau 3, 4 arbitres rattachés au club et plusieurs autres exigences strictes.
Mais, si je ne me trompe pas, vous êtes en première division ?
RF : Vous avez raison, mais nous avons connu la division excellence il y a deux ans et notre objectif est d’y retourner.
Allez, c’est le début d’année, c’est encore la période des vœux, est-ce là ce que vous espérez pour cette année 2012 ?
RF : Oui, l’excellence, c’est vraiment ce dont nous avons le plus envie et cette fois nous comptons bien nous y maintenir. Nous avons beaucoup appris au cours de la saison passée au niveau supérieur et nous nous servirons de cette expérience lors de notre retour. Comme nous vous le disions, il est important d’avoir une équipe senior à un haut niveau, c’est aussi ce qui fait rêver les jeunes joueurs.
Et pour vous M. Montagne, que souhaitez-vous pour votre club ?
PM : Bien sûr, je partage l’avis de mon collègue : évoluer en excellence est vraiment quelque chose de grand. Mais j’aimerais aussi garder cette ambiance de club familial, ne pas forcément rechercher le plus grand nombre de licenciés possible et surtout conserver ces deux grandes valeurs dont nous avons déjà parlé : respect et plaisir de jouer.
Merci beaucoup messieurs pour toutes ces précisions qui ont permis à nos lecteurs de mieux connaître votre club, ils ont pu apprécier la passion qui vous anime. Ne vous étonnez pas si à la prochaine rentrée, de nombreux parents ont envie de vous confier leur enfant…