Premier décollage d’un avion à moteur par Clément Ader
De tout temps, l’homme a voulu imiter les oiseaux. Après de nombreux essais infructueux, c’est Clément Ader (1841-1925), ingénieur toulousain auquel on doit entre autres le combiné téléphonique, qui réussira le 1er décollage d’un avion à moteur en cette fin du XIXème siècle. Il est d’ailleurs considéré comme le « père de l’aviation ».
Il s’intéresse à l’aviation dès 1874, date à laquelle il construit un planeur de 9 mètres d’envergure mais pour faire décoller un engin plus lourd que l’air, il faut une puissance ascensionnelle importante. Clément Ader est persuadé qu’elle peut être fournie par la vapeur. Pour valider son hypothèse, il construit un engin sur lequel il fixe une chaudière à tube qui entraîne une hélice en bambou. Son avion qu’il baptise « Eole », muni de deux ailes articulées reproduit la silhouette d’une chauve-souris d’une envergure de 13,70 mètres ; l’ensemble du dispositif pèse 295 kg. La géométrie de cet appareil est modifiable en vol à l’aide de six manettes. On peut ainsi faire varier la surface, pivoter les ailes d’avant en arrière, modifier la cambrure et fléchir les bouts d’aile vers le haut ou vers le bas. Il y a également le réglage du moteur et des pédales pour la direction au sol mais pas de gouverne de direction au vol.
« Eole » quitte le sol
Le 9 octobre 1890, dans le parc du château de Gretz-Armainvilliers (Seine et Marne), Clément Ader réussit à faire décoller son appareil à 30 cm du sol sur une cinquantaine de mètres. Il le surnommera alors « avion » du latin « avis » (oiseau). Cette performance nous semble modeste mais c’est la première fois qu’un homme réussit à s’envoler à bord d’une machine plus lourde que l’air contrairement à l’aérostat (ballon) utilisé auparavant. De toute évidence, sa théorie s’avère exacte, il reste à améliorer l’engin. Il construira d’autres appareils comme « Avion III » exposé au musée des arts et métiers de Paris. Toutefois, faute de subventions, le pionnier de l’aéronautique est contraint d’arrêter ses expériences.
L’industrie aéronautique est lancée
Après Clément Ader, d’autres pionniers apporteront leur savoir et leur audace. Certains sont oubliés tandis que d’autres ont gravé leurs noms dans le ciel ! Rappelons-nous de Louis Blériot qui traversa la Manche en 1909 ; Roland Garros qui battit le record du monde d’altitude à 3910 mètres en 1911, la traversée de l’Atlantique par Charles Lindberg en 1927 ! Et tous ceux qui ne sont jamais revenus de leur périple comme Guillaumet, Saint-Exupéry, Mermoz…
L’aéropostale
Jean Mermoz (1901-1936), fut un des plus célèbres pionniers français qui ont vaincu le désert du Sahara en ouvrant des lignes aériennes pour le transport du courrier qui était acheminé par bateau auparavant. Leurs conditions de navigation n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Malgré cela, ils devaient apporter le courrier à l’heure quelle que soit la météo ; beaucoup se sont écrasés sur les montagnes noyées de brouillard, le courrier s’éparpillant parmi les débris de leur avion.
A cette époque, le transport du courrier se faisait jusqu’en Afrique avant de rejoindre l’Amérique latine en bateau. Aucun avion n’avait encore traversé l’Atlantique sud. Il y a 85 ans, le 12 mai 1930, Mermoz réalise la première liaison 100% aérienne entre la France et l’Amérique du sud. Accompagné d’un télégraphiste et d’un navigateur et après avoir survolé les côtes africaines, il relie d’un trait Saint Louis (Sénégal) à Natal (Brésil) en 21 heures et 10 minutes à bord d’un hydravion.
Entre 1930 et 1936, il aura effectué vingt-quatre traversées de l’Atlantique sud. Le 7 décembre 1936, accompagné de quatre membres d’équipage, il quitte l’Afrique pour une nouvelle traversée à bord de la « Croix du Sud ». A peine quatre heures après le décollage, un message radio fait part d’un problème de moteur, puis c’est le silence… La disparition de Jean Mermoz à 800 km au large de Dakar, demeure mystérieuse et entretient encore sa légende.