Quelle place pour les femmes dans l’église ?
Il y a un an, dans son rapport, la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) faisait entre autres cette recommandation : « La commission estime qu’il faut, au regard du principe d’égale dignité, grandement renforcer la présence des laïcs en général et des femmes en particulier dans les sphères décisionnelles de l’Église catholique » (n° 36). Cet appel à faire évoluer le rôle et le statut des femmes dans l’institution se retrouve également dans les synthèses qui sont remontées dans le cadre de la démarche synodale en cours.
Le journal La Croix du 6 octobre dernier attire notre attention sur deux ouvrages pour entendre la voix des femmes :
- J’écouterai leur cri. Cinq regards de femmes sur la crise des abus – Collectif- Éditions de l’Emmanuel
Thérèse de Villette, criminologue, Geneviève Comeau, théologienne, Joëlle Ferry exégète, Agata Zielinski, philosophe, Monique Baujard, théologienne font entendre, chacune à leur manière, leur voix singulière dans cette crise des abus.
- Lumen Vitae « Où sont les femmes ? » – Juillet-août-septembre 2022
Dans cette revue internationale de catéchèse et de pastorale, la place des femmes dans l’Église en Europe de l’Ouest est analysée en deux étapes, une première sous l’angle de plusieurs disciplines théologiques et une deuxième sur les pratiques pastorales. Cet ouvrage permet de se poser les bonnes questions et d’enrichir le débat.
Par ailleurs, un collectif de chrétiennes et de chrétiens, la Commission d’Études sur la Place des Femmes dans l’Église catholique (CEPFE), s’est constitué avec le soutien de diverses associations1 et d’un comité des sages composé de clercs, de religieux et religieuses et de laïcs et laïques.
Son objectif premier est d’établir et de diffuser un état des lieux sur la place actuelle des femmes dans l’Église en France et la place souhaitée par les baptisés et les baptisées, après analyse des différentes contributions au synode et l’étude des résultats d’un questionnaire spécifique. L’étape suivante sera d’identifier et de formuler les changements structurants et symboliques à mettre en œuvre.
« Ce chemin se veut une démarche interactive et vivifiante qui permettra de situer la question de la place des femmes dans l’Église dans sa dimension pleinement évangélique et apostolique et, au-delà, de bénéficier des fruits de la présence de chacun, dans une diversité synodale. »
Véronique Schweblin
(1) Avec, entre autres : FHEDLES (Femmes et Hommes, Droits et Libertés dans les Églises et la Société), MCC (Mouvement Chrétiens des Cadres et dirigeants), Les réseaux du Parvis, le Comité de la Jupe, Toutes Apôtres !, Saint-Merry Hors-les-murs…