Qui sont-ils venus voir ?
Lorsque de grands mouvements de foules arrivent pour acclamer une personne, c’est que celle-ci représente une force d’attraction, une attirance joyeuse de ceux qui viennent lui faire la fête. Nous avons tous déjà vu des artistes, des vedettes du show-biz provoquer d’immenses mouvements de foules. Lorsque le président d’une république ou un roi vient nous visiter, le pays et les villes se mettent sur leur « trente et un » pour lui faire honneur et bien l’accueillir. On sort les drapeaux, les banderoles et on joue les hymnes nationaux.
Il y a vingt et un siècles, ces quelques bergers de Palestine en quittant leurs troupeaux en pleine nuit, qui sont-ils venus voir (Lc 2, 8-19) ? Ils virent un humble bébé, un nourrisson nouveau-né couché dans la mangeoire d’une étable car le papa et la maman n’ont pu trouver une place dans une auberge pour les abriter et leur assurer le minimum pour la venue au monde de leur fils. Rudesse de la vie, humilité des petites gens. Si la communauté avait su, l’accueil de cet enfant aurait été tout autre. Ce n’est pas une poignée de bergers qui serait venue mais tout un peuple qui aurait accouru avec des chants de louange et des rameaux d’allégresse car cet enfant c’est notre Dieu, Jésus le Christ, venu parmi le genre humain, humble parmi les humbles, fragile comme un bébé.
On aurait pu penser que notre Dieu viendrait à nous aux sons des tambours et des trompettes, escorté par une garde d’honneur composée d’anges et d’archanges. Et bien non, son Amour absolu le conduit à venir à nous aussi humble que possible. La dimension de Dieu nous dépasse. Il a été capable de créer l’univers dont les dimensions sont inaccessibles à notre intelligence. Il a choisi de revêtir la condition humaine dans ce qu’elle a de plus petit, de plus fragile afin de ne pas nous écraser de sa toute puissance et de sa grandeur.
Ainsi, toute sa vie Il sera à l’écoute de ses semblables, Il les conseillera, Il les soignera, Il les affrontera pour les remettre dans le droit chemin de l’Amour vrai, Il se fera l’esclave de ses disciples en leur lavant les pieds, Il nous fera comprendre que l’homme ne doit pas dominer l’homme. Pour aller jusqu’au bout de son Amour, il acceptera la trahison, il se laissera condamner comme un détenu de droit commun. On ira même jusqu’à lui voler le sens de sa mort en lui infligeant une sentence réservée aux criminels alors qu’il ne l’était pas.
Alors qu’aujourd’hui, après plus de vingt siècles, nous célébrons encore la naissance de cet enfant, qui est-il pour nous ? Un enfant comme les autres ? Si la réponse est oui, alors : bon réveillon ! Si vous voyez en cet enfant, notre Dieu qui vient spécialement nous visiter pour nous libérer du péché et de la mort, alors décorons nos maisons, chantons des cantiques d’allégresse, festoyons comme le fils prodigue qui était mort et qui est revenu à la vie, rendons grâce à notre Dieu toujours plein de miséricorde pour nous.
C’est Noël pardi ! Il faut que cela se voie et s’entende car Noel, c’est tous les jours depuis la résurrection de Jésus.
Dieu reste avec nous, c’est l’Emmanuel !