Quoi de neuf pour Rosetta et Philae ?
Vous vous souvenez ? Rosetta, c’est cette sonde de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), lancée en 2005 pour rejoindre en 2014 la comète Tchourioumov-Guérassimenko « 67P », alias Tchouri, et Philae, le petit robot largué par cette sonde et qui est allé se poser sur Tchouri le 12 novembre dernier, à 500 millions de kilomètres de la terre.
Parlons d’abord de Rosetta qui a un programme bien chargé pour 2015. Tout d’abord, le 14 février, Rosetta va plonger sur Tchouri, s’en approchant à 6 km après s’en être éloignée de 140. L’objectif est de s’enfoncer plus profondément que jamais à l’intérieur de la chevelure de gaz et de poussière qui enveloppe le noyau de Tchouri, offrant une occasion unique à ses instruments de détecter des éléments juste après leur émission. Le dégazage de la comète, encore très modeste actuellement, devrait subir une augmentation importante durant le printemps et l’été avant qu’elle atteigne, le 13 août, son périhélie, c’est-à- dire le point de son orbite le plus proche du soleil ; la distance des survols de Rosetta sera donc modifiée régulièrement pour préserver l’intégrité de ses instruments.
Pour Philae, on ne connaît toujours pas précisément sa position sur Tchouri ; c’est vraisemblablement dans un cratère sombre, mal éclairé par la lumière du soleil ; malgré cela, on espère que, dès le mois de mars, l’éclairement du robot sur la comète lui permettra de recharger ses batteries et donc de poursuivre son travail scientifique.
En particulier, Philae devrait refaire un forage puisqu’il s’est malheureusement avéré qu’il avait foré dans le vide en novembre dernier. Les premières analyses des autres expériences ont toutefois permis de mettre en évidence que la composition de l’eau contenue dans le noyau de la comète Tchouri et celle de l’eau des océans terrestres sont différentes. Cette découverte accrédite la thèse que l’eau terrestre provient d’astéroïdes qui ont frappé notre planète il y a 3,9 milliards d’années et non de noyaux cométaires. D’autres analyses ont par ailleurs permis d’identifier la présence de composés organiques sur Tchouri (composés dont l’un des éléments chimiques constitutifs est le carbone).
Nous continuerons donc de suivre le voyage de Philae et Rosetta pour en connaître plus sur les origines du système solaire.
Véronique Schweblin