Recycler avec des larves… de mouches
C’est un concept nouveau : utiliser des larves de mouches pour recycler des déchets organiques… Une petite société basée en Loire Atlantique, « Green Soldier », le soldat vert en bon français, l’utilise et, si ce n’est pas très ragoutant, c’est bougrement efficace.
Les larves d’une mouche issue des régions subtropicales du continent américain, la soldate noire (black soldier fly en anglais) a un appétit d’ogre. Une seule poignée de ses œufs est capable de dévorer en quelques jours près de dix tonnes de déchets, et cela sur une surface de moins de quinze mètres carrés. Les asticots peuvent ensuite servir de nourriture pour les animaux d’élevage car leur graisse est très riche en acides gras ou peuvent être utilisés pour fabriquer un biocarburant de bonne qualité. Quant à leur digestat, il peut servir à produire un très bon compost. Même le matériau qui constitue leur cuticule (c’est la couche qui protège leurs organes aériens) est exploitable, dans le traitement des eaux par exemple ou encore pour fabriquer des films plastiques : aucun déchet n’est produit, tout est valorisé !
Cette petite « start up » française n’est pas la seule à s’intéresser à ces larves de mouches, un vrai courant international s’est mis en place ; une société sud-africaine, AgriProtein Technologies, a même remporté le prix de l’innovation pour l’Afrique. Elle élève maintenant entre 7 et 8 millions de mouches dans un espace de 9 000 m² ! Une autre société française, basée dans la Vienne, Next Alim, a commencé cette même expérience et teste actuellement l’industrialisation du procédé, alors… la mouche sera-t-elle l’avenir de l’homme ?