Renaître à Noël
Dans la culture africaine, quand on reçoit un cadeau, on ne l’ouvre pas devant la personne qui vient de le donner. Dans nos contrées européennes, c’est au contraire une impolitesse de recevoir un présent sans l’ouvrir. En Afrique, il ne faut pas donner l’impression qu’on s’intéresse plus au cadeau qu’à la personne, c’est pour quoi on laisse momentanément le paquet de côté, pour accueillir et se réjouir avec celui ou celle qui nous offre quelque chose.
Et si nous vivions Noël dans cet esprit de la culture africaine ? La préoccupation, voire l’excitation, autour des cadeaux est plus que palpable dans nos sociétés consuméristes. Les listes, avec les désirs qui changent du matin au soir, au gré des pubs et des catalogues nouveaux qui arrivent chaque jour, détruisent l’idée même de cadeau.
On pourrait imaginer que dans chaque famille, on se concentre un peu chaque jour sur les invités de ce soir de fête. Il y a ceux qui viennent chaque année, des grands-parents ou inversement des enfants et petits-enfants. Et puis, n’y a t-il pas un oncle, tante ou cousin qui sera seul suite à un veuvage ou telle difficulté ? N’y aurait-il pas dans l’entourage un voisin de rue ou de maison qui cette année sera isolé ?
On imagine bien toute une famille concentrée pendant l’Avent sur les personnes à réunir, sur la façon de les accueillir et de les entourer. Voilà un bon calendrier de l’Avent, à faire avec les enfants, qui permet de raconter l’histoire récente ou ancienne de chaque personne pour justifier une invitation exceptionnelle ! Belle façon aussi de s’exercer à un regard bienveillant sur chacun, en se concentrant sur les aspects positifs de chaque personnalité !
Dans cet esprit, il sera facile de faire la prière le soir, seul ou en famille. Notre coeur battra un peu comme celui de Dieu qui, envoyant son Fils, s’intéresse à l’humain, à chacun de nous, qui que nous soyons. Dans cette expérience concrète faite en famille, la joie de Noël habitera profondément chacun comme une nouvelle naissance.
Baudouin, prêtre