Rondeau de la belle à son soupirant
De Louis Delorme, excellent poète classique que je rencontre depuis plus de vingt ans dans différents cercles littéraires, je voudrais vous présenter aujourd’hui ce « Rondeau (1) de la belle à son soupirant ».
RONDEAU DE LA BELLE A SON SOUPIRANT
Vos mots ne sont que mots d’amour
Mais cela ne vaut pas grand-chose ;
Es-mots, vous êtes virtuose,
Vous savez bien faire la cour.
J’adore écouter vos discours :
Il n’y est question que de roses
Quand mon cœur se métamorphose
Vos mots ne sont que mots d’amour.
J’essaie de répondre à mon tour :
Mon âme plaide votre cause ;
Je n’ai pas peur de faire un four
Mais cela ne vaut pas grand-chose.
Pourtant vous ne restez pas sourd
Au rêve que je vous propose ;
Vous le reprenez sans détour :
Es-mots, vous êtes virtuose.
Cela ne rate pas toujours :
Un baiser annonce la pause ;
Nos corps cèdent, finie la glose :
Vous savez bien faire la cour
Avec des mots.
Les quatre vers de la première strophe terminent tour à tour les quatre strophes suivantes. Tout le poème est composé sur deux rimes : une masculine, une féminine entrelacées.