Saint Gaucher de retour à Gargenville

Jour de fête en ce 15 février pour les paroissiens de Limay-Vexin ! Apportées par Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, de nouvelles reliques de saint Gaucher ont pu être placées par Mgr Luc Crepy dans le reliquaire de Gargenville, vide depuis le XVIIe siècle.

Dès le début de l’après-midi, les paroissiens pouvaient, en l’église de Juziers, visiter l’exposition (1) sur saint Gaucher organisée par l’association Juziers Dans l’Histoire avant de se rendre à Gargenville à pied, en emportant la statue du saint. Ceux qui préféraient partir de la fontaine Saint-Gaucher à la Chartre pouvaient se joindre aux enfants du catéchisme, qui en ont profité pour vivre un temps-fort sur la sainteté à travers champs. Ils ont emporté l’autre statue jusqu’à Gargenville. Un grand merci à ceux qui ont construit les brancards et fait les reconnaissances, pour trouver des chemins praticables malgré la pluie des dernières semaines !

En fin d’après-midi, Mgr Crepy et toute la paroisse accueillaient Mgr Bozo, qui apportait dans une capsule scellée la relique extraite de la lipsanothèque de l’évêché de Limoges. « Ce que je vous apporte aujourd’hui est à la fois négligeable et considérable », nous disait-il dans son homélie. « Négligeable par sa taille : Gaucher, comme tout mortel, est retourné en poussière… Considérable par son témoignage : si Gaucher se réjouit déjà dans la vision du Seigneur, il est appelé, comme nous tous, à la Résurrection. Considérable parce que si, presque mille ans plus tard au-delà des kilomètres, des chrétiens peuvent se rassembler à cause de Gaucher, c’est que la sainteté est attirante, que Gaucher a témoigné que suivre le Christ était la voie du vrai bonheur ».

Mais qui donc est saint Gaucher ? Il naît à Meulan en 1060, avant d’être mis en nourrice au hameau de la Chartre, aujourd’hui à Brueil, qui dépendait alors de la commune de Juziers. La chapelle qui lui était dédiée a aujourd’hui disparu. Sa soif de Dieu lui fait choisir comme maître spirituel un chanoine de la cathédrale de Limoges qui reconnaît et encourage sa vocation. Gaucher le suit en Limousin et s’installe comme ermite. Malgré sa jeunesse, sa réputation attire de nombreuses personnes qui souhaitent se mettre sous sa conduite spirituelle. Il fonde alors à Aureil un monastère de chanoines réguliers placé sous la règle de saint Augustin et un monastère de femmes à proximité. Il meurt des suites d’une chute de cheval le 9 avril 1140, à 80 ans, en revenant de Limoges. Il a mené sa vie de religieux au service du Seigneur et de ses frères et sœurs. Il est canonisé en 1198.

Du vivant de Gaucher, de nombreux prieurés sont confiés aux Augustins d’Aureil. A Gargenville, naît ainsi un prieuré-cure : les religieux sont en charge de la paroisse. Lorsque Jean d’Albiac est nommé prieur, il apporte d’Aureil une relique du saint fondateur.

En 1652, la relique avait disparu. François de Blois, historien de saint Gaucher, écrit qu’elle a été perdue alors qu’on souhaitait la mettre « dans un reliquaire de meilleure facture ». En 2023, le père Alain Eschermann demande à Mgr Bozo s’il ne pourrait pas lui en concéder une nouvelle. Saint Gaucher est revenu dans le Vexin…

Claire-Odile Bouchereau

(1) L’exposition est visible à la chapelle Sainte-Rita de Juziers et tournera dans les différentes églises du secteur paroissial. A l’occasion du retour des reliques, l’association des Chrétiens du Vexin et la paroisse ont réimprimé la « Vie de saint Gaucher » de François de Blois. Il est disponible à la paroisse de Limay.

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