Thiers, ma petite ville
Parmi les poètes aujourd’hui disparus et que j’ai rencontrés jadis dans les cercles parisiens, je voudrais rappeler le souvenir de madame Marie-Claire Desroches, pharmacienne à Rueil-Malmaison (92), mais originaire d’Auvergne. Volontiers chantre de son pays natal, et lui consacrant un certain nombre de ses poèmes, et surtout à cette petite ville de Thiers (63), inspiratrice du sonnet ci-dessous : Thiers, ma petite ville.
C’est un creux de fraicheur où glisse la Durolle
Dispersant follement aux branches, des maillons
D’argent ; où les oiseaux mêlés aux papillons
Jusqu’aux sommets de roc osent leur barcarole.
La bruyère en folie lui fait une corolle
Des cimes de la pierre aux murs des pavillons ;
Et ses cloches au loin jettent leurs carillons
Dans le soir aux printemps de lune en banderole.
Quand l’ombre des rochers s’allonge et se confond
A l’eau dont le courant emporte le frisson
La chanson de l’usine assourdit son murmure.
Une paillette d’or brille à chaque maison
Envoyant dans le ciel des rayons à foison…
Thiers, c’est un petit val où mousse la verdure !