Un avant-goût des fêtes avec les marchés de Noël

Si les marchés de Noël sont aujourd’hui une tradition populaire, leur histoire est semée de soubresauts religieux, politiques et commerciaux.

C’est le 6 décembre 1294 à Vienne en Autriche, qu’aurait eu lieu le premier marché de Noël. Ce jour-là, l’Eglise fête saint Nicolas de Myre, évêque du IVe siècle, protecteur des enfants, reconnu pour sa charité et sa foi combative. En son honneur, une première fête est organisée et appelée alors le marché de Saint-Nicolas. Très vite, le rendez-vous devient incontournable. La manifestation se développe et chaque ville alentour jusqu’en Allemagne, organise son propre marché au XVe siècle. La première trace écrite date de 1434. Sous le règne de Frédéric II de Saxe, le lundi précédant Noël, la ville de Dresde organise son tout premier marché, réputé aujourd’hui pour être le plus ancien marché de Noël d’Allemagne.

Au XVIe siècle, sous l’impulsion de la Réforme, les marchés furent rebaptisés « Christkindlmarkt » : marché de l’enfant Jésus. Sous cette nouvelle dénomination, l’idée est de lutter contre le culte des saints et de replacer le Christ au cœur de la tradition pendant une semaine avant le 25 décembre et jusqu’à la messe de minuit. Les artisans y vendent alors leurs produits sans connotation religieuse.

C’est à cette période que les marchés de Noël se développent dans l’Est de la France. Le plus célèbre et le premier qui a été pendant longtemps le seul marché de Noël de notre pays est celui de Strasbourg, né en 1570. La tradition a perduré au cours des siècles et s’est développée dans toute l’Europe. Prémice des marchés de Noël modernes, nourriture, friandises mais aussi poupées et bougies y sont alors vendues.

Au XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale marque un temps la fin des marchés. En 1941, la plupart des villes n’en organise plus, ils ne reviennent que dans les années 1960-1970, essentiellement dans les grandes villes. Avec le renouveau des marchés de Noël depuis plus de trente ans, ceux-ci connaissent un essor considérable en France et en Europe. La tradition est telle qu’elle commence à s’exporter dans le reste du monde comme aux Etats-Unis et au Japon depuis 2009.

Les marchés sont différents selon les pays et les régions. Beaucoup de grandes villes rivalisent pour accueillir des marchés plus grands, plus beaux, conviviaux et festifs. En Allemagne : construction de « pyramides de Noël » en bois aux thèmes chrétiens : crèche, anges, rois mages… ou profanes : père Noël, bonhomme de neige… Un marché de l’art à Vienne et pour Bruxelles, l’un des plus récents d’Europe, des produits artisanaux typiques. En Provence, Espagne et Italie, la vente des santons et d’accessoires pour réaliser la crèche en constitue l’élément majeur.

L’Alsace s’empare de cette dynamique et la poursuit. Aujourd’hui, on dénombre plus de trois cents marchés dans cette région. Strasbourg qui s’autoproclame « capitale de Noël » a une renommée internationale avec ses deux cents chalets, son sapin d’une hauteur de trente mètres qui illumine la place Kléber et ses marchés thématiques accueillant chaque année plus d’un million et demi de visiteurs.

Mais il faut bien reconnaître que le plus magique est certainement celui de Rovaniemi ou « village du père Noël » en Finlande, à seulement dix kilomètres au sud du cercle polaire.

Dans les années 2000, outre les magnifiques décorations qui égayent les villes, les marchés de Noël présentent de nombreuses activités notamment pour les enfants et des attractions comme une patinoire éphémère, des spectacles de rue, … ; parmi les petites échoppes et chalets en bois on peut encore y trouver de nombreuses idées de cadeaux.

Odeurs de pain d’épice, chocolat, vin chaud, cannelle ou châtaignes grillées attirent à la dégustation. Chacun a un regard ébloui par les illuminations mais aussi par les stands joliment décorés et les spectacles enchanteurs alors que l’oreille est bercée par la musique des chants de Noël ou des sons de cloches.

Tout est réuni pour que petits et grands vivent une parenthèse merveilleuse dans cette ambiance de fête à la fois feutrée et stimulante.

Aujourd’hui, la France est deuxième au classement mondial des marchés de Noël après l’Allemagne. La féérie de Noël n’est pas prête à disparaître !

Joyeux Noël à tous !

Geneviève Forget

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