Un banc rouge contre les violences faites aux femmes
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou son ex-conjoint. L’installation de ces bancs rouges dont le premier date de 2017 à l’initiative du « Comité Femmes Solidaires » et en partenariat avec la ville de Bastia, vise à rendre hommage aux victimes et à mobiliser la population pour dire NON aux violences faites aux femmes et aux enfants. Depuis, il est devenu un emblème de solidarité et de résistance contre ces violences inacceptables, sa couleur rouge rappelant le sang versé par les victimes.
Il y a un an était lancé officiellement le réseau « CAPVIF » (Coordination Action Prévention Violences Intra-Familiales) qui réunit les CCAS de quatre communes (Issou, Porcheville, Gargenville et Juziers), le département des Yvelines, la CAF, la police, l’Education nationale, bailleurs sociaux, ainsi que les associations d’aide aux victimes de violences intrafamiliales. Réseau de veille, de prévention et d’accompagnement, les collectivités jouent un rôle essentiel dans le repérage des victimes. Grâce à la création de ce réseau, les CCAS peuvent les orienter plus facilement vers les organismes dédiés.
Juziers n’a pas hésité, sur proposition de « CAPVIF », à installer un banc rouge dans le parc de la Sergenterie. Elle est la deuxième des quatre communes du « CAPVIF » après Issou, à le faire et quatrième du département après Issou, Mareil-sur-Mauldre et Saint- Germain-en-Laye.
Pour l’inauguration, quoi de plus logique que d’avoir choisi le 8 mars, journée internationale des droits de la femme ! De nombreux Juziérois s’étaient déplacés pour cette cérémonie présidée par Ketty Varin, maire, et quelques adjoints. Etaient également présentes plusieurs personnalités : Madame le commissaire Valette du commissariat de Mantes-la-Jolie et Madame Moreau, assistante sociale du commissariat, Madame Savina, déléguée départementale aux droits des femmes, Madame Souied, chargée de projets au gouvernement, Monsieur Girault, maire d’Issou, Madame Faivre et Monsieur Schinzel, adjoints au maire de Gargenville.
A proximité de ce banc figure une plaque d’information sur laquelle est gravé un QR code qui permet, une fois scanné, d’accéder aux coordonnées des différents acteurs mobilisés sur ce sujet : les CCAS, le pôle psychologique du commissariat de Mantes, différentes associations, le réseau « CAPVIF » et bien d’autres. Les victimes pourront aussi y trouver de nombreuses informations utiles. La CAF, par exemple, propose une aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales qui prend, suivant les ressources de ces personnes, la forme d’une aide remboursable ou non.
Dans son intervention, Ketty Varin a remercié les effectifs de la police nationale présente pour leur implication et leur réactivité à chaque appel d’une femme en détresse et a ensuite conclu :
« Ce banc n’est pas simplement un ajout esthétique dans un parc communal mais plutôt un rappel tangible de notre engagement à mettre fin à ces actes odieux qui touchent trop de femmes à travers le monde. Il est un appel à l’action, un rappel que chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour créer un monde où toutes les femmes puissent vivre sans peur. La mobilisation de la police, l’aide d’urgence de la CAF, le numéro vert d’écoute (3919) ont le mérite d’exister mais ne règleront pas à eux seuls ce fléau. On a tous notre part à assurer et nous devons être présents dans ces moments-là. Soyons solidaires, soyons la voix de ceux et celles qui ne peuvent plus parler. Que ce banc rouge devienne un symbole de notre détermination à mettre fin aux violences faites aux femmes ».
Geneviève Forget