Un miracle pour changer nos vies ?
Les chrétiens ont fêté Pâques le dernier jour du mois de mars, en pleine floraison printanière. Comme chaque année, après l’hiver qui est le temps d’une longue préparation cachée, il y a comme un miracle de la nature.
Le miracle de Pâques s’appelle PARDON. Dans nos vies, nous connaissons des hivers, des morts qui sont dramatiques. Ce sont toutes ces relations intimes qui peuvent devenir du jour au lendemain, comme inexistantes, comme si on ne s’était jamais connu ! Au chevet d’une maman qui allait mourir, je découvre qu’un des enfants ne veut plus la voir depuis un an. Il ne veut plus de contact avant sa mort depuis une difficulté chez le notaire ! On assiste ainsi impuissant à des blocages.
Après les deux dernières guerres mondiales, en particulier la dernière qui a connu la pire volonté d’extermination contre le peuple juif, la volonté était forte de ne plus jamais revivre de tels déchaînements de violences et de péchés dans le cœur des hommes. Mais il faut bien constater que nous assistons à nouveau à une panne dans la capacité de se parler et de construire un monde de paix ensemble comme au niveau politique dans notre pays où les discussions entre députés ressemblent souvent à un dialogue de sourds. Et que dire des relations internationales où les instances nées de la seconde guerre mondiale ne semblent plus empêcher les multiples conflits et violences dans toutes les parties du monde !
Le cœur de l’homme est inguérissable ? Oui : « Le bien que je veux faire, je n’arrive pas à le faire. Le mal que je ne veux pas faire, je le fais ». Cette phrase de l’apôtre saint Paul dit en quelques mots le drame de la fragilité du cœur de l’homme et la réalité du péché. Nous reconnaissons que nous partageons tous une commune humanité fragile dans notre désir de faire le bien. Dans cette épreuve, nous reconnaissons que nous sommes toujours impuissants devant le mal et devant la capacité de changer l’autre qui nous fait du mal.
Faut-il désespérer de l’homme ? Dieu ne désespère pas de chacun de nous. Pâques est la fête du PARDON possible. C’est la fête du regard d’Amour de Dieu sur chacun. Ce regard, le bon larron crucifié à côté de Jésus pour ses crimes, le découvre en demandant pardon. Ne manquons jamais à l’espérance d’une conversion et si nous vivons des situations difficiles, laissons-nous regarder par celui qui nous donne la Paix.
Frère Baudoin, prêtre.