Un sapin, oui, mais lequel ?
Noël approche et, bien sûr, cette belle fête rime avec… sapin, eh oui, pas de fêtes de Noël sans un beau sapin, comme le dit la chanson. Alors un sapin, oui, mais… un Nordmann, un épicéa ou bien encore, comme c’est de plus en plus tendance (et écologique ?) un synthétique (ils en vendent maintenant de très beaux). Cette question, vous vous l’êtes certainement posée et peut-être l’avez-vous en tête en ce moment ? Si vous le voulez bien, creusons un peu…
Partout, dans les grandes surfaces ou chez le fleuriste, en ce moment précédant Noël, les sapins sont en vente, ils arrivent par camions entiers et on peut légitimement penser qu’il est bien triste de couper ainsi tous ces arbres qui, non seulement embellissent nos forêts, mais aussi participent à diminuer un peu tout ce CO2 que nos voitures et usines rejettent (on estime qu’un arbre en engrange à peu près 30 kg par an). On peut peut-être le choisir plus petit, ou alors pourquoi pas choisir une autre alternative : le sapin artificiel, ça y est nous sommes entrés dans le dilemme.
D’accord ! Avec le sapin synthétique, on ne coupe pas un bel arbre, il ne perd pas ses épines, mais, au fait, il est fait avec quoi ? Du plastique ! donc pétrole (pollution, exploitation), et métal (encore exploitation…). Essayant d’être pragmatique et réaliste, je suis allé voir du côté des études qui ont été réalisées.
Une étude canadienne, datant de 2009, a comparé l’empreinte carbone, c’est comme ça qu’on parle maintenant, d’un sapin naturel qui a été coupé dans un rayon de 150 km autour de son point de vente final et d’un arbre synthétique élaboré dans un pays où la main d’œuvre est bon marché, la Chine par exemple. Eh bien dans ce cas, le verdict est net : 3,1 kg de CO2 pour le premier et 8 kg pour celui qui a beaucoup voyagé. Si on réfléchit un peu, il faudrait donc plusieurs années d’utilisation pour « amortir » cette sacrée empreinte carbone, or une autre enquête montre que les acheteurs ne gardent pas très longtemps ce sapin qui vieillit mal, il est changé en général tous les trois ans.
Donc allons-y pour le naturel, mais où l’acheter, quelle grandeur, quelle provenance ? Là encore, comme vous pouvez l’imaginer, il existe plusieurs solutions. D’abord, jeter un coup d’œil à l’étiquette pour vérifier la provenance, attention à ces arbres coupés dans les forêts des pays de l’est, ils ont beaucoup voyagé et sont donc bien loin de ce rayon idéal de 150 km, leur empreinte carbone est loin du 3,1 kg. Il existe plusieurs labels qui peuvent garantir du lieu dans lequel ont été plantés, élevés et coupés nos beaux sapins, il faut bien sûr les privilégier. Un label rouge a été créé, il met surtout en avant le caractère esthétique de l’arbre, mais aussi il garantit qu’il a été produit dans une sapinière certifiée. On peut d’autre part se fier à l’Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN), qui a été créée en 1998 et qui regroupe plusieurs producteurs, ils travaillent dans des conditions définies dans une charte et respectent l’environnement, il s’en trouve sûrement un autour de chez vous.
On peut aussi argumenter, toujours en faveur du sapin naturel, qu’il pousse souvent dans des terres en jachère ou trop acides pour accueillir d’autres cultures et en plus participe largement à l’économie locale, c’est le cas dans le Morvan par exemple, ça fait pas mal d’arguments qui plaident pour lui.
Reste à savoir si on le choisit coupé ou en pot, qui permet une nouvelle plantation. Réfléchissez-y bien, car il semble que le fait de rester plusieurs semaines dans une atmosphère confinée et parfois surchauffée limite grandement la chance de reprise du sapin. Tant qu’à faire, ne le prenez pas trop grand non plus, ça permet au producteur d’en replanter d’autres qui vont à nouveau « piéger » plus de CO2.
Enfin, quand les fêtes seront passées, que votre bel arbre aura un peu perdu de son éclat, il ne vous restera plus, pour être parfaitement en phase avec votre pensée verte, qu’à le recycler, il existe un peu partout un enclos dans lequel on peut le déposer, ou bien, si vous disposez d’un composteur, d’y jeter les branches coupées et de garder les plus grosses pour allumer le barbecue du prochain été… Le sapin naturel c’est comme le cochon, rien ne se perd !