Une naissance pour un monde nouveau
Depuis la naissance du Christ, le monde a bien changé. L’homme a évolué, progressé dans sa pensée, dans l’organisation de la société, la répartition des tâches civiles et sociales. Tout semble aller dans le bon sens vers le bien-être des peuples.
Soyons honnêtes avec nous-mêmes et regardons notre monde tel qu’il est aujourd’hui. Pouvons-nous en être fiers, pouvons-nous en être rassurés ? Pouvons-nous dire que cette naissance a tout changé ?
Noël n’est-il pas synonyme de paix, de joie et de chaleur humaine ?
Oui le monde évolue, oui le progrès apporte des satisfactions, oui la vie est meilleure qu’au temps de Jésus, santé, alimentation, logement, confort… vraiment ?
Est-ce vraiment le cas pour les sept milliards d’habitants de notre planète ?
Ouvrons les yeux ! Combien de conflits locaux politiques et/ou ethniques déchirent les peuples ?
Combien de personnes n’ont pas un accès libre et facile à l’eau potable ? Combien ne mangent-ils pas à leur faim ? Combien de pays ne permettent pas à leurs citoyens d’avoir une libre opinion politique ou religieuse ?
L’arrivée de cet enfant divin avec son message de paix et d’amour ne change-t-elle rien dans nos vies ? Sommes-nous insensibles à la détresse de nos frères ?
Face à ces remarques, on me dira : « oui, d’accord mais que pouvons-nous faire ici en France, ces gens sont si loin et on n’a pas les moyens suffisants ».
D’accord avec cette réponse mais il ne faut pas aller bien loin pour rencontrer des personnes qui souffrent de ne pouvoir se soigner, se loger décemment, s’alimenter correctement ou qui ne peuvent exprimer librement leur foi, ici en France ? Combien dans notre pays, qui est parmi l’un des plus riches du monde, sont sans-abri ou vivent dans des abris de fortune, sous la tente ou dans des refuges sociaux ?
Si les Restos du Cœur existent, si les banques alimentaires existent, si le Secours Catholique, le Secours Populaire et bien d’autres associations se démènent, c’est bien parce que la misère existe.
Sortons de chez nous, ouvrons les yeux. La misère est là ! Nous ne pouvons rester indifférents surtout en ce temps de Noël, la fête est pour tous.
Si, individuellement nous ne pouvons pas faire grand-chose, nous le pouvons à l’échelle de nos moyens via des associations d’entraides.
Un jour un journaliste interrogeait Mère Thérèsa : « Ne pensez-vous pas que ce que vous faites est une goutte d’eau dans l’océan ? » « Oui ! a-t-elle répondu, mais si elle n’y était pas elle manquerait ». Ce qui veut dire que chaque geste, chaque action envers les nécessiteux a son importance, mêmes les plus petits.
Si la goutte d’eau a son importance dans l’océan, si le petit ruisseau contribue à faire les grandes rivières, nos simples actions également concourent à la réalisation de grandes œuvres d’amour envers nos frères.
Il nous appartient d’être un acteur pour le bien d’autrui.
Si l’on veut la paix dans le monde, moi, suis-je capable d’apporter la paix dans mon entourage ?
Si l’on veut la tolérance dans le monde, suis-je capable d’être tolérant vis-à-vis de ceux qui ne sont pas comme moi en pensée, en apparence, en religion, en culture ?
Si je veux faire reculer la faim dans le monde, suis-je capable d’apporter une aide alimentaire autour de moi ?
Si Dieu dans son infinie sagesse et bonté a créé l’humanité avec une telle diversité, c’est pour qu’elle vive en harmonie et intelligence et non pas pour qu’elle se détruise. Dieu veut que solidairement chaque être progresse, grandisse pour atteindre l’absolu de l’amour divin qui est universel et non pas limité à quelques individus.
Aller contre le plan de Dieu, c’est blasphémer ; il ne nous appartient pas de détruire ce que Dieu veut construire, il nous demande de poursuivre l’œuvre qu’il a initiée en créant le monde.
Alors en ce temps de Noël où nous célébrons la venue de notre Dieu en Jésus-Christ, pouvons-nous dire que le monde a changé ?
Chacun, en son for intérieur, peut-il dire qu’il est autre, conforme à l’enseignement du Christ ? Noël est-il un bouleversement dans nos vies ?
L’œuvre de Dieu est toujours à embellir et il nous appartient d’en être les acteurs car Dieu ne fait rien directement, il passe par l’Homme pour obtenir ce qu’il souhaite. Et si l’Homme refuse ?
L’esprit de Noël a-t-il encore aujourd’hui une valeur, une signification ?
Si ce n’est pas le cas, alors Noël n’existe plus, point de salut !
Si la naissance de l’enfant Dieu représente toujours l’espérance d’un Amour sans limite, soyons les témoins et les acteurs pour contribuer à l’achèvement de l’œuvre de Dieu.
Dieu, Emmanuel, ouvre nos esprits à ta sainte présence et aide-nous à nous transformer à l’image de ton Amour.
Que l’esprit de Noël demeure vivant en nous chaque instant de nos vies.