Vierge de Miséricorde

Parmi tous les vocables de la Vierge Marie, il en est un que j’aime particulièrement pour deux raisons :

le mot en lui-même et l’iconographie c’est-à-dire la manière dont les artistes l’ont traduit. « Miséricorde », du latin misereri, avoir pitié et cordis, cœur ; c’est la pitié du cœur non pas celle qui est une sorte de réflexe désespéré, en lui redonnant sa chance.

 

La miséricorde n’est pas le contraire de la justice, elle est au dessus ; c’est à ce don gratuit que les chrétiens sont appelés et sur lequel ils seront jugés : « si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mat. 5, 20).à la vue de la misère. La miséricorde est un sentiment beaucoup plus profond qui rend vulnérable à la souffrance de l’autre. Ce n’est pas une attention passagère, elle se prolonge, comme celle du Bon Samaritain qui prend le temps et les moyens de secourir la victime de l’indifférence des passants (Luc 10, 29-37). Etre miséricordieux, c’est  vouloir du bien au prochain sans jamais le juger, sans jamais 

J’aime aussi beaucoup la manière dont les artistes ont représenté la Vierge Marie, « Mère de Miséricorde ». Debout elle abrite, sous les pans de son grand manteau, toute l’humanité où se reconnaissent rois et religieux, seigneurs et manants. Cette effigie de la Vierge, née à la fin du Moyen Age, est pour moi d’un grand réconfort ; en effet que craindre à l’abri de Marie ? Et puis nous ne sommes pas seuls sous son manteau protecteur, nous y retrouvons tous ceux qui cherchent sa maternelle protection. Lourdes, haut lieu marial, a adopté cette effigie de Marie sous forme d’une simple silhouette lumineuse.

Puisse-t-elle éclairer le chemin que nous avons à parcourir pour être miséricordieux comme le Christ nous l’a enseigné « Montrez-vous miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés ; remettez et il vous sera remis. Donnez et on vous donnera » (Luc 6,36…). La « justice de Dieu » se dévoile dans cette réciprocité. Le témoignage de ceux qui offrent généreusement leur temps, comme par exemple les bénévoles qui distribuent repas aux plus démunis, disent bien souvent « nous recevons plus que ce que nous donnons ». Oui il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, seul un Dieu d’amour pouvait nous le révéler.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *