Yvon BALUT, président de l’association locale de l’Union Fédérale des Consommateurs (UFC) – Que choisir
Vous avez sûrement déjà lu ou entendu parler du magazine « Que Choisir ». Peut-être ne savez-vous pas que derrière ce mensuel ? Il y a une association de consommateurs très efficace ; elle regroupe de nombreux bénévoles qui donnent de leur temps libre pour aider le consommateur que vous êtes dans sa vie de tous les jours. Nous avons rencontré pour vous Yvon Balut, président de l’UFC-Que choisir-Val de Seine.
Bonjour M. Balut, merci de recevoir « Les Echos de Meulan ». Pour commencer pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’UFC et quel est son rôle, en particulier au niveau local ?
L’UFC est avant tout une Fédération nationale qui regroupe en France environ 160 000 adhérents. Elle édite des magazines dont le plus connu est « Que choisir ». Avec « Que choisir Santé », « Que choisir Argent » et quelques autres publications, chaque mois, cela représente 500 000 personnes qui lisent la presse de l’Union Fédérale des Consommateurs. Notre Association UFC – Que choisir en Val de Seine prolonge l’action de la Fédération dans notre secteur qui couvre trente communes de Flins à l’Ouest à Conflans Ste Honorine à l’Est et de Lainville en Vexin à Poissy soit un bassin de 240 000 habitants. Comme vous le voyez c’est un secteur très varié qui comprend des communes rurales, d’autres très industrialisées, des zones commerciales et même une activité fluviale. Que ce soit au niveau national ou local, l’objectif d’UFC – Que choisir est toujours le même, la défense des consommateurs. Je dois tout de suite préciser que nous ne nous contentons pas de défendre, nous avons aussi un grand rôle de prévention qui passe par l’information.
De quels moyens disposez-vous pour informer les consommateurs de la région ? Existe-t-il aussi un journal ?
Effectivement, notre Association édite un bulletin trimestriel de douze à quinze pages que tous nos adhérents reçoivent. Il contient des résultats d’enquêtes menées dans notre région par des bénévoles (par exemple, un comparatif des prix du m3 d’eau dans nos communes), des informations plus générales sur l’alimentation, la santé, les services, le logement, les finances, l’environnement, bref, tout ce qui peut intéresser le consommateur ; en plus, chaque numéro contient des articles de fond qui permettent de mieux comprendre certains phénomènes (dernièrement le thème du nucléaire a été évoqué).
Nous envoyons aussi à nos adhérents équipés en internet une « lettre électronique ». Ce message appelé « Flash » est un lien direct avec nos adhérents. Il permet une information brève et rapide et nous l’utilisons pour rechercher des informations auprès de nos lecteurs (enquêtes en cours).
Des permanences dans quatre communes de la région.
Nous diffusons également à tous les médias, notamment les bulletins des communes, des « Alertes consommateurs » pour signaler les informations urgentes.
Enfin, nous assurons régulièrement des permanences dans quatre communes du secteur : Verneuil – sur – Seine, Conflans Ste Honorine, Poissy et Les Mureaux. Ces permanences n’ont pas seulement un but informatif, elles sont destinées à aider les consommateurs à résoudre leurs litiges dans leur vie de tous les jours. Cela concerne le logement, les problèmes liés aux crédits, les questions sur la santé et aussi, et de plus en plus souvent, les démêlés avec les prestataires de services (télécommunication, chauffage, serrurerie…). Ces permanences sont une de nos principales sources d’adhésion, car la loi exige que ceux que nous assistons soient adhérents à l’association. Ces personnes qui nous contactent comprennent rapidement qu’il est plus facile et plus efficace d’être soutenu par une association reconnue pour intervenir auprès d’un vendeur indélicat ou d’un prestataire de services qui ne respecte pas ses engagements. Il faut aussi préciser que le coût de cette adhésion est modeste (25 € en 2012 et 29 € avec un litige traité).
Avez-vous des rapports directs ou indirects avec les décideurs dans notre région, vous contactent-ils quand un projet est à l’étude ?
Notre association est amenée à représenter les consommateurs dans les instances officielles concernant les projets économiques, le cadre de vie, la santé… Nous émettons un avis dans la mesure où notre apport peut aider à l’avancement des dossiers notamment dans le domaine de l’environnement et du transport. C’est ainsi que nous avons donné notre position sur le projet de port à Triel, position étayée sur des bases techniques. Si nous sentons que nous ne pouvons rien apporter, nous ne nous prononçons pas et ne prenons pas part au débat. Dans tous les cas, nous restons toujours objectifs et factuels, notre association est indépendante de tout groupe de pression qu’il soit politique, économique, financier ou syndical.
Quels genres de litiges êtes vous amenés à traiter ?
Il y a actuellement une forte recrudescence de problèmes liés aux affaires financières, en particulier aux crédits à la consommation, mais nous avons aussi à régler des problèmes de voisinage, de propriétaires et de locataires sans oublier les nombreuses prestations de service non ou mal assurées. Nos conseillers en litiges reçoivent une formation spécifique pour répondre à la grande diversité des affaires présentées.
Soixante bénévoles participent activement à la défense des consommateurs.
Comment fonctionne votre association, combien avez-vous d’adhérents ?
Nous comptons actuellement plus de 500 adhérents, mais nous ne sommes pas représentés dans toutes les communes, ce qui complique un peu certaines enquêtes comme celle sur le tarif de l’eau. Dans ce cas, il est difficile de faire des statistiques et nous sommes donc demandeurs de nouvelles adhésions, notamment dans le Vexin afin de couvrir correctement notre secteur. En ce qui concerne notre association, elle fonctionne comme toutes les autres qui sont sous le régime de la loi de 1901. Nous avons un bureau composé d’un président, de deux vice-présidents, d’un trésorier et de deux secrétaires. Notre Conseil d’Administration comprend quinze membres, y compris ceux désignés ci-dessus, tous chargés de fonctions opérationnelles. Parmi nos adhérents, une soixantaine de bénévoles, prennent une part très active. Ils jouent un rôle primordial : enquêteur, conseiller en litige, correspondant dans une commune, personnel d’accueil dans les permanences, rédacteur. C’est une vraie chance ! Nos enquêteurs ne font pas seulement des enquêtes locales, ils participent largement à celles qui sont réalisées au niveau national par l’UFC. Nos résultats remontent à la Fédération et sont intégrés dans les enquêtes qui paraissent dans « Que choisir ».
Ce travail, je pense en particulier à celui de conseil juridique, demande des compétences, comment faites-vous ?
L’essentiel de la formation des Conseillers en litiges est assurée par des stages organisés par la Fédération Nationale : stage d’initiation au traitement des litiges, aux droits des contrats, aux droits locatifs, aux droits des usagers de la santé… En outre, chaque postulant débutant fonctionne un certain temps en tandem avec un conseiller confirmé dans l’une de nos permanences afin d’acquérir l’expérience dans le règlement des litiges. Par ailleurs, nous comptons parmi nos bénévoles des juristes, un notaire et même un huissier de justice. En mettant leur professionnalisme au service des autres, ils font preuve de beaucoup de civisme, il faut le souligner.
Et vous, pour votre part, comment êtes vous devenu président d’une association dans laquelle j’imagine vous passez beaucoup de votre temps libre ?
J’ai toujours été très intéressé par la consommation « intelligente ». Je suis d’abord passé par la case « simple adhérent » puis, lorsque je suis devenu retraité je me suis de plus en plus impliqué dans le fonctionnement de l’association. Enfin, et c’est sans doute dû à la fonction que j’occupais lorsque j’étais actif, j’ai senti que je pouvais apporter quelque chose.
Peut-être n’est-il pas indiscret de vous demander quelle était votre fonction avant votre départ en retraite ?
J’étais dans une autre vie, ingénieur de recherche et j’ai eu la chance d’organiser de nombreuses missions scientifiques dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises puis sur toutes les mers du globe ayant en charge les activités maritimes et océanographiques de l’institut Polaire Français Paul Emile Victor (IPEV). Assurant la promotion et l’organisation de ces campagnes ainsi que le support technique correspondant, j’ai donc une certaine expérience du management d’entreprise et de la direction d’équipes motivées comme c’est encore le cas ici.
Devenez « consom’acteur ! »
Voilà qui semble très intéressant et pourra faire l’objet d’une prochaine interview car je pense que certains de nos lecteurs seraient curieux d’en connaître davantage sur ce sujet. En guise de conclusion, pourriez-vous nous donner quelques conseils de « consommateur » à nos lecteurs ?
Le premier conseil que je donnerais serait d’être responsable, de gérer sa consommation comme l’on gère sa maison ou son véhicule, en ne se laissant pas influencer par les nombreuses sirènes de la consommation. Cette consommation doit être un choix délibéré fait par chacun.
Le deuxième conseil serait bien évidemment : « Rejoignez-nous ! Nous n’en serons que plus forts et plus actifs pour l’information et la défense des consommateurs. Soyez un « consom’acteur » !
Enfin, je voudrais signaler à tous ceux intéressés par notre action qu’ils sont invités à participer à notre assemblée générale. Elle aura lieu de 10 h 30 à midi le samedi 24 mars au restaurant de l’école La Garenne à Verneuil.
Merci beaucoup M. Balut, grâce à ces conseils nos lecteurs vont maintenant se comporter en consommateurs « éclairés »…
(Propos recueillis par Jannick Denouël)
Si vous désirez vous aussi adhérer à l’association UFC – Que choisir Val de Seine, vous pouvez contacter le 01 39 65 63 39 ou laisser un message sur le site : 78valdeseine@ufc-quechoisir.org« >78valdeseine@ufc-quechoisir.org